Le 15 mars 2023, la chambre correctionnelle du Tribunal de première instance de Lomé, a condamné par contumace les journalistes Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou à trois ans de prison ferme et lancé un mandat d’arrêt international contre eux. Pendant ce temps, leur compagne d’infortune, feu Joël Egah était condamné à titre posthume. Selon beaucoup d’observateurs, ces condamnations frisent une cruauté humaine.

Comment pourrait-on comprendre ce rebondissement dans cette affaire de la prétendue diffamation en décembre 2021 de deux ministres à savoir Kodjo Adédzé du commerce et Pius Agbétomey de la justice, si l’on sait qu’après des excuses des deux journalistes aux « diffamés » publiquement, ces deux ministres ont promis retirer leurs plaintes afin de classer ce dossier? Qui a intérêt à reprendre ce dossier à son compte? Si réellement les deux ministres sont des chrétiens qui partagent les vraies valeurs morales telles que le pardon, la paix, ils doivent se prononcer sur la tournure que prend ce dossier? N’est-il pas temps que les ministres Pius Agbétomey et Adédzé puissent sortir de leur mutisme pour prouver leur innocence? Leur silence jusqu’à preuve du contraire confirme l’allégation selon laquelle, ils sont hypocrites et ont une conscience morte, car ils auraient tenu un double langage. Ils doivent prouver tant à l’opinion nationale qu’internationale qu’ils n’ont rien à voir dans le rebondissement de ce dossier, dont les deux journalistes demeurent des victimes. Des criminels sont libres de leurs actes injustes, alors que des citoyens qui font leur travail avec
objectivité sont traqués comme des gibiers. Existe-t-il encore une justice dans ce pays où la loi du plus fort prime sur la vraie justice? Une gigantesque toile d’araignée qui n’attrape que les mouches et laisse passer guêpes et frelons », voilà à quoi est comparable ou ressemble la justice togolaise, à moins qu’on me prouve le contraire.
A cette allure, les pauvres citoyens, justiciables d’office, ne sont pas en sécurité. Ce procès Journalistes contre ministres ne s’inscrit-il pas dans la droite ligne d’anéantir la presse critique? De mûres réflexions s’imposent alors.